Toi l’enfant aux bras levés du Ghetto de Varsovie
Tu vis à jamais en nous comme les enfants martyrs d’Izieu, assassinés par les barbares,
Toi l’enfant aux bras levés du Ghetto de Varsovie, tu vis en nous, tu portes à jamais l’innocence assassinée
Toi l’enfant aux bras levés
« Je t’aime, répète le vent à tout ce qu’il fait vivre. Je t’aime et tu vis en moi. »René Char
Toi l’enfant aux bras levés,
Tes yeux apeurés, terrifiés, effrayés nous parlent sans cesse,
Ils ouvrent nos cœurs, éveillent nos esprits à la vigilance
Pour des siècles et des siècles.
16 Mars Paris, lettre de Rachel au Commissaire général aux questions privées
« Monsieur,
C’est une petite fille qui vous écrit. J’ai un papa au camp...Il a toujours travaillé pour nous nourrir ma mère et moi. Sa petite fille vous prie...de nous le rendre. Si vous avez des enfants vous comprendrez combien mon père nous manque... »
26 Mars 1942, Jean Léon écrit à sa femme
« Nous partons demain pour l’Allemagne. Adieu ma chérie.
Courage et confiance. Je suis parfaitement bien.
Je t’embrasse très tendrement.
Adieu, au revoir, au revoir, au revoir. »
Jean Léon est déporté de Compiègne par le premier convoi de Juifs pour Auschwitz, avec 565 personnes.
20 Septembre 1942
« On m’amène vers l’Est.
Ne vous inquiétez pas, car on se reverra bientôt.
J’espère que Maman s’est tout à fait rétablie.
La santé est excellente ainsi que le moral. »
Adolphe Fuchs
Une femme à Bar-le-Duc ramassa cette carte jetée du train.
Adolphe Fuchs part de Pithiviers le 21 Septembre 1942 pour Auschwitz
Dans le convoi 35 qui comprend 173 enfants.
Adolphe Fuchs est revenu, il fait partie des 29 survivants rescapés du convoi 35.
« Cent hommes par wagon à bestiaux, entassés...
Dans la nuit du convoi, au comble des Tortures
La folie s’insinue et finit par régner
En longues plaintes hurlées dans toutes les voitures
Long transport d’épouvante qui sur la voie s’acharne
A scander chaque rail, en musique de fond. »
Kouyoumdjian Pierre
« Six jours sans pain.
La mort chevauche
A travers les rangs...
La faim réveille en nous l’animal
Sommes-nous encore des hommes ?
C’est à blêmir.
Les cadavres sont notre pitance. »
Edeler Von Boris Georg
« Notre pain quotidien
Est un pain dur
Il a le goût du sang,
Il a le goût de la sueur
Il a le goût des larmes
Nous le mangeons en silence
Notre pain quotidien
Notre pitance. »
Burian Emil Frantisek
« Oh ! Terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher...
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer Bruits de bottes et bruits des armes
Sentinelle jour et nuit.
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort... »
Esser Johann Le chant des marais
« Vois, Seigneur, les morts viennent à toi
Ceux que nous avons aimés, sont seuls et très loin,
Maintenant nous devons être leurs bouches
Et prions vers toi
Toi l’Eternel.
Prends leur cœur fatigué dans ta main clémente
Alors le silence se fera...
Ô Seigneur, les vivants viennent à toi
Ceux que nous avons aimés sont seuls.
Nous ne les trouvons pas.
Toi tu seras Lumière. »
Kafka Georg
Kafka Georg exprime avec force sa foi en Dieu,
Mais ils sont des millions d’hommes à invectiver Dieu,
Où étais-tu Dieu pour laisser faire tous ces crimes,
Toutes ces horreurs, toutes ces souffrances d’innocents.
Auschwitz n’est pas l’œuvre de Satan,
Auschwitz et tout le système des camps
Sont l’œuvre de l’homme,
L’homme barbare enivré d’orgueil,
Fou d’hubris qui veut imposer son règne despotique sur le monde,
En foulant au pied, en détruisant la dignité humaine,
Ce barbare sommeille toujours en l’homme.
Le soleil est revenu,
Les lilas fleurissent,
Toi jeunesse de France, tu danses avec enthousiasme
Dans la beauté des jours, goûtant avec délice
La nature renaissante, qui à chaque équinoxe du Printemps subjugue la mort.
Toi jeunesse de France, tu es notre avenir,
Tu portes en toi l’espoir toujours renouvelé du combat de la liberté,
de la dignité de l’âme humaine que nos aïeux ont proclamées en 1789 pour tous les hommes et qui éclaire le monde à jamais.
Toi jeunesse de France, garde pieusement en mémoire
L’enfant aux bras levés du Ghetto de Varsovie.
Il est, il restera toujours ton frère en humanité.
Ton frère contre la barbarie qui sommeille et peut revenir.
Le combat est long, il est celui des hommes libres,
Jeunesse de France debout, c’est ton combat.
Gloire à tous les Innocents assassinés
Gloire à tous les Résistants qui se sont levés contre la barbarie.
Vive la République,
Vive la France.
Comments