Attention : il s’agit là de la trame du discours qui a été prononcé sans note
Ce discours comporte trois parties : une introduction , la première partie est consacrée à la ville de Maisons-Laffitte, la seconde à la France.
Monsieur le Président du Sénat,
Mon cher Gérard, c’est un honneur de t’accueillir ce soir, toi, « ardent » défenseur de nos communes et des départements mis à mal par l’idéologie technocratique ambiante
Monsieur le Préfet de la République,
Mes chers collègues Députés et Sénateurs,
Mes chers collègues Maires, Conseillers Régionaux et Départementaux,
Monsieur le Colonel du 1er régiment de la Garde Républicaine
Monsieur le Commissaire de Police
Monsieur le Président de l’Association Syndicale du Parc de Maisons-Laffitte,
Monsieur le Président honoraire,
Mesdames et Messieurs les représentants des cultes
Mes chers collègues du Conseil Municipal et mes jeunes collègues du Conseil Municipal des Jeunes,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations,
Et surtout mes très chers contribuables sans lesquels nous ne ferions rien.
Soyez tous les bienvenus en la République libre, souveraine et sérénissime de Maisons-Laffitte !
INTRODUCTION
Charles Duval l’a édifié en 1864 en style chinois.
Il le dénomma d’une opérette d’Offenbach pour être un café-concert, pour être un lieu de vie joyeuse comme Paris en avait alors le secret.
Romain Bigot y invente le bigophone, un instrument de musique, symbole de la gaieté gauloise. Le Grand Aristide Bruant y chante de sa voix forte et rauque son célèbre Chat noir ou Mimi peau d’chien à la Bastille.
Buffalo Bill y vint aussi, la vie ne connait pas de frontière et épouse tous les talents.
Plus tard, « les Spécials » y font leur retour avec le SKA.
La chanteuse malienne Doumbia y fait entendre la vibrante et chaude voix de l’Afrique.
C’est une cité extraordinaire au milieu du désert, une perle grecque, une cité grecque avec sa grande colonnade.
Mais partout et alentour, on ne parlait que l’araméen, la langue internationale, la langue du Christ, de la Syrie à l’Iran et l’Afghanistan, suivant la route de la soie.
Fille du désert, elle avait la religiosité fervente avec son Dieu cosmique Bel. Avoir de la religion allait de soi, mais chacun pouvait avoir les dieux qu’il voulait, prier le Dieu qu’il voulait.
Pétrie d’hellénisme, elle inventa la frontalité dans l’Art.
Puis tout se déchire, le fracas des assassins s’élève, le nihilisme des barbares frappe.
Les barbares nient l’autre qui prie un autre Dieu ou qui ne prie pas.
Le meurtre entre ce soir-là au Bataclan.
Le temple de Bel est détruit à Palmyre.
Adieu Bruant, Adieu Bel
Le Bataclan a désormais pour seul visage notre belle jeunesse assassinée et pour nous, ce visage c’est Suzon . (NB : Suzon Garrigues, 21 ans, de Maisons-Laffitte.)
Ce vendredi 13 Novembre, une nuit noire est tombée sur la France et nous glace d’effroi.
Mais « c’est la nuit qu’il faut croire à la lumière » nous exhorte Edmond Rostand.
L’aube se lève, ouvrons les yeux, levons-nous et faisons face à l’adversité.
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Maisons-Laffitte
Jacques Chirac a coutume de dire avec son humour corrézien que « les emmerdes volent toujours en escadrille », formule que je reprends à mon compte et au diable le « politiquement correct ».
Je l’atteste pour Maisons-Laffitte, notre ville n’échappe pas à cette règle. Trois défis se dressent devant nous : nos finances, l’intercommunalité, l’urbanisme
Premier défi : nos finances
A l’heure où je vous parle, je ne sais pas dans quelles conditions nous allons équilibrer le budget de la ville.
Les prélèvements de l’Etat sont en croissance, c’est une situation que le Président du Sénat connaît bien et c’est à juste titre qu’il l’a dénoncée, car elle met en péril les investissements des communes, gages de la croissance.
. Notre Dotation Globale de Fonctionnement ( D.G.F.) a déjà baissé de 1,2 millions d’euros en 4 ans et cette baisse va se poursuivre en 2016, soit pour notre ville une perte de recettes équivalente à 10 points d’impôts, l’équivalent de 2 millions d’euros.
. Dans le même temps, le fameux Fonds de Péréquation Intercommunal et Communal (F.P.I.C) qui est un prélèvement sur notre budget augmente sérieusement.
En 3 ans, il a été multiplié par 6, grimpant de 200 000 euros à 1,3 millions d’euros.
Vous me direz qu’il faut faire des économies. Sachez qu’elles sont permanentes, nous étudions en outre des réformes de structure, mais cela ne peut s’accomplir que dans le long terme. J’y reviendrai.
Deuxième défi : l’intercommunalité
Quelle mouche a piqué les technocrates de la D.G.C.L du Ministère de l’Intérieur ?
Nous vivions heureux dans notre Communauté de communes Maisons-Mesnil ; désormais nous devons rejoindre une intercommunalité de 340 000 habitants, 20 communes, de Chambourcy à Carrières sur Seine, de Bezons situé dans le Val d’Oise à Maisons-Laffitte.
C’est le règne de la pure idéologie technocratique.
Rassurez-vous il n’y aura, pas d’économies, ce sera une machine à dépenses publiques, même si je sais que mes collègues et moi-même sommes décidés à serrer le budget
J’ajoute que la mise en place de cette usine à gaz est chronophage pour les élus et nos cadres administratifs au détriment de missions plus prioritaires comme les réformes de structure.
Troisième défi : l’urbanisme
Nous avons lancé la révision du P.O.S pour adopter un P.L.U.
Réfléchir, analyser et penser l’avenir de notre ville est un exercice stimulant et passionnant.
Personne n’est contre une évolution, surtout pas moi. Je l’ai déjà prouvé en 1994 et en 2000 avec les P.O.S et la reconquête du centre-ville et son entrée côté Seine.
Mais aujourd’hui, les exigences idéologiques du Gouvernement et la loi ALUR sont incompatibles avec les réalités :
- réalité juridique de notre ville : nombre de zones sont protégées et classées et c’est heureux !
- réalité économique car construire trouve ses limites dans l’absence de terrains libres et leurs coûts
- réalité politique car je ne laisserai pas une loi soviétique massacrer le caractère de notre ville.
J’ajouterai que nous n’avons pas de leçons à recevoir.
Depuis l’application de la loi S.R.U, nous avons rempli 97 % de nos obligations quand elles étaient raisonnables et non démagogiques ; avec la loi ALUR qui en manque singulièrement, satisfaire à nos nouvelles obligations en trois ans est impossible ! Je le répète, nous ne sommes pas opposés à la réalisation de construction de logements : 4 ou 5 opérations sont aujourd’hui programmées, mais il est impossible de construire en trois ans 372 logements sociaux, alors qu’auparavant nous devions en construire 160.
J’ai décidé d’unir nos efforts aux Maires dont les villes sont carencées pour appeler à la raison.
C’est une affaire politique majeure, je la traiterai comme telle et nous la réglerons en 2017. Soyez en certains ! Je rappelle qu’il existe des centaines de milliers de logements sociaux vacants en province : où est l’aménagement du territoire ?
Ce gouvernement est digne d’Ubu Roi. Eh bien, il va nous entendre !
Heureusement, il n’y a pas que des sujets de mécontentement, il existe aussi des sujets de satisfaction, des raisons d’espérer.
En premier lieu : l’hippisme
La récente élection d’Edouard de Rothschild à la présidence de France Galop en est une.
Je sais qu’Edouard de Rothschild veut engager des réformes de nature à sauver la filière hippique mise à mal par la crise et par ses prédécesseurs. L’enjeu est de taille et n’est pas gagné d’avance.
J’entends bien accompagner cette politique de réformes. A ce titre, j’ai reçu avec Régis Juanico mandat du Comité d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale (C.E.C) de procéder à l’analyse de la politique publique des jeux, travail qui va être effectué avec le concours de la Cour des Comptes. J’ai bien l’intention d’aller au bout de ce sujet, ce qui sera peut-être délicat pour certains !
Maisons-Laffitte est et restera un haut lieu de l’hippisme. Notre ville en a tous les atouts, des installations uniques au monde grâce à ses professionnels, ses 48 entraîneurs, 14 courses de groupe en 2015, ses partants dans les courses parisiennes, 34 000 entrées sur l’Hippodrome, soit10 000 de plus qu’en 2014.
Le projet du Rond Sévigné se poursuit malgré la crise.
Je n’oublie pas les activités des clubs équestres qui font de Maisons-Laffitte la première ville de France des clubs équestres.
La ville a procédé à l’éclairage de la carrière Molière en 2015 et continuera d’accompagner ces activités.
Deuxième sujet de satisfaction : le tourisme
Le décret du 7 janvier 2015 consacre Maisons-Laffitte « Station de Tourisme ».
Plus de 41 nationalités ont visité notre ville. Les plus nombreux sont nos amis anglais, attirés sans doute par les chevaux mais aussi peut-être par l’Histoire de leur Roi, alors Prince de Galle, le futur Edouard VII, le plus français des rois anglais qui avait coutume de venir butiner ses favorites à Maisons-Laffitte... - J’ai toujours eu pour idée d’ouvrir quelques activités de ce genre dans notre ville pour améliorer les recettes municipale mais il paraît que je suis à ce titre un peu ringard... ou d’avant-garde...
Trêve de plaisanterie, le tourisme est un atout fort pour l’économie de Maisons-Laffitte que nous devons continuer à développer.
Troisième sujet de satisfaction : nos entreprises
Le solde de création des entreprises à Maisons-Laffitte est encore positif. 210 entreprises de toutes natures ont été créées en 2015 contre 186 disparitions. Mais ne nous leurrons pas, nombre d’entre elles sont des entreprises individuelles, ce qui traduit la volonté des cadres de faire face à la crise économique. Au total, plus de 2572 entreprises existent à Maisons-Laffitte.
J’espère que l’opération de la création de 5000 m2 d’activités place du marché pourra démarrer en 2016 alors qu’elle est retardée par des recours indus qui ne resteront pas sans suite.
Quatrième sujet de satisfaction : notre population s’accroît !
Elle est passée de 23 664 en milieu de l’année 2012 à 23 665 mi- 2015 -c’est la population légale pour 2016-, soit un contribuable de plus ! C’est important.
Au bureau municipal, devant cette situation et afin de redonner de la vigueur à la croissance de la population, j’ai annoncé que je vais me remettre à faire des enfants. J’ai essuyé un rictus amusé,
alors ce soir, je lance un appel s’il y a des bénévoles... !
Voilà pour les sujets de satisfaction.
J’en viens au cœur de la vie de la cité, les prestations à ses concitoyens : nos politiques
Un point préalable, j’entends souvent de la part de quelques doctrinaires du privé : « vous devez gérer la ville comme une entreprise. »
Non, une ville n’est pas une entreprise, c’est un service public, une somme de services publics. Une ville ne va pas « dégager » du personnel pour gagner de la compétitivité et conquérir des parts de marché comme peuvent le faire des entreprises.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas faire des économies en supprimant des dépenses superflues ou en engageant des réformes de structure ou en cherchant des mutualisations, nous le faisons.
Mais, nous avons des missions de services publics à remplir ; s’il y a des enfants en âge scolaire, il faut une école !
Première mission : l’entretien de notre patrimoine
L’entretien de nos bâtiments est une nécessité car ils sous-tendent nos actions.
En 2015, il n’y a pas une école, pas un gymnase, pas une crèche, pas une salle culturelle qui n’aient fait l’objet d’opération d’entretien. Nous ne faisons pas d’impasse d’entretien car nous le paierions à l’avenir.
Le centre nautique, rénové en 2015, est désormais un fleuron d’attractivité sur notre ville.
En 2016, nous lancerons les études pour la rénovation du Centre Ianchelevici, la réalisation d’un 4ème gymnase ou dojo, la réalisation d’un nouveau conservatoire.
Mais attention, tout cela ne sera programmé qu’en fonction de nos capacités budgétaires ! je le dis à mes collègues qui, souvent et légitimement, souhaitent que les projets avancent plus vite. Paris ne s’est pas fait en un jour, Maisons-Laffitte non plus !
Notre patrimoine, c’est aussi la voirie. Il y a un chiffre à connaître : 800 à 900 mètres de rue coûtent en rénovation avec enterrement des réseaux 1 million d’euros. Là encore, il faut donc raison garder et parfois patienter !
Mais 2015 a été marqué par un événement majeur, le remplacement de la passerelle du marché. Ce chantier a été mené de main de maître du 4 mai au 18 décembre 2015 pour un coût maîtrisé de 3 millions d’euros. Je tiens ici publiquement à remercier l’équipe des services techniques, Dominique Babled, Helen Loir et Claude Kopélianskis, l’élu de secteur pour ce travail.
Saluons aussi la création d’une station de gaz naturel pour véhicule (G.N.V), opération menée par Philippe Liégeois. N’oublions pas les travaux d’entretien et de rénovation conduits sur le réseau d’eau, d’assainissement et d’électricité.
Quand c’est fini d’un côté, on recommence de l’autre. C’est la vie, c’est la Ville !
Notre politique familiale est au cœur de la cohésion sociale de la ville. Elle est triple.
- La petite enfance restera la priorité des priorités. 600 enfants sont accueillis quotidiennement. L’ouverture de la Maison de la Petite Enfance, rue de la Muette et la réorganisation de la Halte-Garderie témoignent de notre volonté de toujours améliorer et adapter le service aux familles.
La plupart des deux parents travaillent et c’est bien ! Les familles doivent bénéficier de services adaptés sinon c’est la galère.
- La politique scolaire concerne 2843 élèves, accueillis en maternelle et primaire, public et privé.
10 centres de loisirs fonctionnent. Les nouveaux rythmes scolaires ont été mis en place.
Les T.A.P profitent à 42 % des enfants de maternelle et à 26 % en élémentaire.
- La politique familiale c’est aussi nos actions en faveur de nos aînés.
Le C.C.A.S vient de connaître une véritable révolution avec la mise en place du reste à vivre, plus juste et surtout plus rationnel dans les villes. Le S.S.I.A.D, service de soins à domicile a été réorganisé. Des travaux de rénovation se poursuivent à la R.P.A. La semaine bleue a été un succès ainsi que le Forum Santé. Merci à tous les élus chargés de ces secteurs et agents publics.
Notre politique sportive, culturelle, associative et de communication est particulièrement dynamique.
Certains diront qu’il ne s’agit pas de secteurs prioritaires. Certes, les écoles sont des missions imposées par la loi. Mais ne vous y trompez pas, le sport, la culture épaulés par la vie associative sont le cœur battant de la cité.
Témoignent de notre volonté dans ces politiques le succès du Forum des Associations qui, toutes catégories confondues, a regroupé plus de 110 associations, le succès du Trophée des Sports qui valorise les nouveaux succès de nos sportifs, le succès de la saison culturelle, Fado compris - ce qui m’a coûté 2 magnums de champagne, un mauvais pari, mais j’ai été heureux de voir la salle Malesherbes remplie !, l’ouverture du centre nautique dont le succès a été immédiat.
Je remercie tous les bénévoles des associations.
Nous avons maintenu les subventions en euro-courants, mais je leur dis avec solennité que tout ne viendra pas de la ville et des contribuables, les adhérents devront aussi faire face.
Je ne saurais oublier notre communication, le magazine, qui ne vous coûte rien : il est payé par la publicité et le site internet fort fréquenté.
Enfin, notre sécurité revêt aujourd’hui une priorité accrue pour des raisons évidentes.
- C’est notre sécurité civile avec les pompiers qui ont effectué plus de 2200 sorties : je salue l’arrivée à la tête du service, de la capitaine Marion Guérive, première femme à ce poste et bientôt maman : elle aura donc une double mission !
- La police municipale a interpellé 98 personnes, remises à la police nationale. Elle gère la vidéosurveillance qui permet de constater de nombreux flagrants délits.
Un nouveau chef est arrivé au commissariat de Maisons-Laffitte, il s’agit de Laurence Poudrel, qui y prendra son grade de commandant. Promesse tenue de l’Etat. Je regrette que la police nationale ne dispose pas suffisamment de moyens mais je salue les bons rapports avec notre Commissaire Philippe Surlapierre.
- Face au défi de l’insécurité grandissante, nous avons décidé avec Gino Necchi la mise sur pied d’une équipe de citoyens volontaires qui pourra apporter son concours comme agents occasionnels du service public sous l’autorité du Maire lui-même sous l’autorité du Préfet ; concours pour épauler civilement les services, y compris en surveillance. Le Président de la République n’a-t-il pas parlé lui-même de Garde Nationale – projet que je défends depuis des années ? Mais les citoyens volontaires, ce n’est pas encore ça !
Merci à Gino Necchi, élu de secteur, Muriel de Moerloose et aux chefs de service.
Maisons-Laffitte connaît comme notre pays des turbulences et des vents contraires.
Je sais que je peux compter sur l’équipe Agir pour Maisons-Laffitte dont l’engagement et les compétences sont avérées pour faire face, je les en remercie vivement. Je sais aussi que je peux compter sur l’ensemble des agents de la ville dont le travail est constant. Je demande à Bruno Bibet, Directeur Général, de leur transmettre nos remerciements pour le travail accompli et que nous poursuivrons cette année encore.
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J’en viens maintenant à la situation de la France.
Notre ville rencontre l’adversité, la France aussi. Mais il y a une petite différence : alors que Maisons-Laffitte subit le diktat étatique, la France subit les fautes du gouvernement.
On assiste à un véritable aveuglement idéologique. C’est l’illustration parfaite de « la puissance de la cécité volontaire » si bien décrite par Marc Ferro. Cette "cécité volontaire" joue à plein dans trois domaines, l’économie, la cohésion nationale, la politique étrangère.
Sur le plan économique, vous avez pu prendre connaissance de l’un des derniers sondages sur les prouesses du Président sur la baisse du chômage. 84 % de nos compatriotes n’y croient plus !
Et ils ont raison, si on poursuit dans la même idéologie économique, dans le même cadre macro-économique. Mais poser ce principe, c’est toucher à un tabou. Dans un livre dont je vous recommande la lecture, et pour cause, j’en suis l’auteur !, « La Nation ou la Chaos », j’analyse les sept péchés capitaux de la politique économique française qui sont à mes yeux, l’illustration de l’aveuglement idéologique interne et européen.
Je décèle quatre péchés internes :
. la réduction du temps de travail et le refus des socialistes de prendre en compte l’allongement de la vie dans la question des retraites.
. les largesses sociales à guichet ouvert, y compris pour des étrangers en situation irrégulière, sans parler des fraudes. La France est championne du Monde pour la dépense sociale, d’après les sources de l’I.N.S.E.E et de l’O.C.D.E. Les Français ne peuvent oublier que les débiteurs, ce sont eux !
. le mille-feuille territorial, pardon désormais le dix-mille feuilles avec ces régions, les métropoles, les intercommunalités. Avec les régions, c’est le retour au Moyen-Age, comme le soulignait Georges Pompidou.
. le boulet fiscal qui chasse l’épargne des Français pour s’investir à l’étranger et y créer des emplois.
Notre pays n’investit plus et le plan Junker c’est du pipeau !
A cela, il faut ajouter 3 péchés européens.
Je suis gentil quand je dis trois, mais devant parvenir au total de sept péchés dont quatre péchés internes, il me fallait donc trois péchés supplémentaires au niveau européen.
. le dogme du tout concurrence. Poussé à l’extrême, il empêche la constitution de grande entreprise européenne – je garde un chien de ma chienne à Monsieur Monti, qui nous a fait perdre Péchiney – Le tout concurrence se retourne contre le consommateur car il joue contre l’investissement. Vous lirez bientôt mon rapport parlementaire sur cet enjeu.
. l’absence de politique industrielle et de réciprocité dans les échanges commerciaux internationaux.
. une monnaie unique devenue une machine infernale et ferment de divisions. Je vous recommande la lecture d’une tribune publiée le 28 octobre 1997 dans un journal du soir dont la devise pourrait être « je manipule, je manipule toujours, il en restera toujours quelque chose ». Cette tribune signée par nombre des personnalités de notre sublime intelligentia se concluait par un joli credo : « L’euro sera l’un des piliers d’une cohésion nouvelles », rien que ça !
. la crise de l’euro est toujours là, aujourd’hui la Grèce, demain l’Italie et la France. Une remise à plat de l’Union européenne pour sauver l’Europe est incontournable et je me félicite que de plus en plus d’analystes partagent cette analyse.
Nous avons besoin de coopération européenne, pas d’intégrisme. Les Anglais n’ont pas tort !!!
Autre cécité volontaire : les dérives communautaristes qui mettent à mal la cohésion nationale
Regardons les choses en face : depuis des lustres, certains nous ont vanté le multiculturalisme. Au nom de la liberté individuelle, c’était politiquement correct ! Malheureusement, ce multiculturalisme s’est transformé en communautarisme et a dérivé. Ces dérives communautaristes menacent aujourd’hui l’unité nationale.
Ouvrons les yeux, l’ennemi n’est plus seulement hors de nos frontières, il est chez nous.
J’ajoute que ce qui s’est passé en Corse n’est pas une surprise mais la conséquence directe de la démission de l’Etat.
Voilà pourquoi j’ai voté sans état d’âme la loi sur le renseignement. Membre de la délégation parlementaire du renseignement, je tiens ici à rendre hommage aux agents de nos services qui œuvrent sans relâche. Aujourd’hui, la lutte contre le terrorisme n’est plus une affaire de police seulement, c’est une question de société. Etre Français ou ne plus l’être !
Voilà pourquoi j’avais demandé l’instauration de l’état d’urgence à Marseille et que j’ai voté la loi de prorogation de l’état d’urgence sans état d’âme.
N’en déplaise aux gauchistes professionnels, adeptes du dénigrement, nos libertés publiques, ce n’est pas de se faire assassiner à un coin de rue par des jihadistes.
Voilà pourquoi encore je n’ai aucun état d’âme sur la déchéance de nationalité qui existe déjà dans notre droit et dans des pays où chacun sait qu’y règne la dictature, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas !
Alors assez de politiquement correct, assez de manipulation à la sauce bobo. Nous sommes avertis, faisons face, comme le disait Saint Augustin, la fin, notre liberté, justifie les moyens, la fermeté !
Autre cécité volontaire : notre politique étrangère
Nous vivons dans un village planétaire et la prise en compte du dérèglement climatique à la COP 21 est une bonne chose que je salue. Mais des forts doutes subsistent et je deviens allergique aux manipulations. Affaire à suivre.
Mais la cécité volontaire et idéologique, je la constate dans deux domaines, nos relations avec la Russie, la crise au Proche et au Moyen-Orient.
- Russie : Nous devons à l’égard de la Russie cesser de suivre les ultras Européens et nos chers amis américains qui voient dans Poutine le retour de Staline. La Russie n’est peut-être pas le parangon de la Démocratie, mais nous non plus, et l’anti-Poutine des Bobos est ridicule. La Russie est un partenaire incontournable pour la stabilité européenne, un client économique pour la France et un allié pour la lutte contre les terroristes. Nous devons lever les sanctions.
Sur le Proche et Moyen-Orient, notre politique s’est alignée sur les chéquiers de l’Arabie Saoudite et du Qatar, nous tolérons la politique d’apprentis sorciers de la Turquie.
La politique française au Proche et Moyen-Orient aboutit à une impasse.Il n’est pas tolérable de continuer à croire dans une prétendue Armée de Libération Syrienne Libre (A.S.L) dite modérée face à Damas et son régime qui aurait toutes les responsabilités. Une guerre civile n’est jamais très belle.
Connaissez-vous la différence entre les insurgés dits modérés et les insurgés de l’Etat islamique ou d’Al-Nosra : « Les modérés coupent la tête de droite à gauche et les islamistes de gauche à droite. »
Nous devons renouer avec l’Iran, puissance incontournable au Proche et Moyen-Orient ; nous avons trop tardé.
Dans cet Orient compliqué à notre porte, un peu de réalisme et assez de posture morale.
Nous avons un seul ennemi l’Etat Islamique, ce n’est pas Damas qui a perpétré les attentats à Paris.
C’est enfin grâce à la Paix retrouvée que nous maîtriserons les flux migratoires.
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Alors oui, assez d’idéologie, assez de cécité volontaire, assez de politiquement correct !
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du Monde » déclarait A. Camus. Et au nôtre assurément.
L’Histoire est toujours tragique pour celles et ceux qui s’enferment dans l’aveuglement du « carcan des doctrines » nous dit Marc Ferro. Il existe une autre voie, celle du réalisme pour faire face à l’adversité qui est désormais sur notre route, « l’adversité qui abat les cœurs faibles mais grandit les âmes fortes » Philippe de Ségur.
Alors soyons forts et debout.
Bonne et heureuse Année à tous et chacun
Bonne et heureuse Année Maisons-Laffitte !
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